Attention, chat gentil !

Bien-être au travail : Emmener son chien au bureau, pratique que l’on observe plus facilement aux Etats-unis, en Angleterre, c’est ce que la Cocotte minute tiers-lieu à Lesparre-Médoc expérimente depuis 6 mois dans son espace de coworking.

 

Rédaction : Cocotte minute tiers-lieu

 

 

Cahuète, star inconditionnelle

Dans les tiers-lieux, il est coutume de parler d’accueil inconditionnel. Tout le monde peut venir travailler. Mais depuis quelques mois, il faut répondre à une nouvelle question avant de poser son ordinateur : êtes-vous allergique aux chats ? En effet, au printemps dernier rue Jean-Jacques Rousseau à Lesparre-Médoc, un jeune animal tigré roux se précipite apeuré via la porte entrebâillée dans l’espace de coworking. Après s’être assurée au terme d’une quinzaine de jours, que ce jeune chat n’avait pas déjà une famille, la communauté des travailleurs décide de le garder et de prendre la responsabilité collective de le nourrir, le soigner, le faire pucer, le castrer. Cahuète est baptisé et adopté par de nombreuses tatas et tontons qui se mobilisent pour les week-ends et les périodes de vacances, et pour lui fournir jeux et friandises. Dans l’espace de travail partagé, la vie s’organise beaucoup autour de ce nouveau collègue et de ses frasques. Il devient aussi une attraction, un rendez-vous quotidien pour certains passants, voire même un outil de communication : ah oui, vous travaillez là où il y a le chat ? Il commence à être connu y compris sur les réseaux sociaux !!

 


Dans un sondage lancé en 2017 par Wamiz (site internet dédié aux animaux de compagnie) 65% des lecteurs déclarent qu’ils aimeraient emmener leur animal de compagnie au bureau. 8 employés sur 10 déclarent que les animaux ont un impact positif sur leur travail. 60 % se sentent moins stressés, 39 % estiment que la communication dans l’équipe est améliorée et 17 % se trouvent plus productifs et efficaces. En 2021, une enquête CSA menée par la Centrale canine dit que près de 4 Français sur 10 aimeraient que les chiens soient plus acceptés sur leur lieu de travail.


Avantages de la présence d’un animal au travail

 

La Cocotte minute avait toujours autorisé ses adhérents à venir travailler avec leur animal de compagnie. D’ailleurs, Cahuète a eu la chance d’avoir quelques copains pendant l’été. Sa communauté a toujours été convaincue que les animaux ont un impact positif sur l’ambiance de travail : apaisement en cas de stress, facilitation du lien social, câlins qui contribuent à détendre l’atmosphère de travail, sujet de préoccupation commune donc d’échanges entre les personnes, de dialogue, de communication voire de créativité. Selon Wamiz “le fait d’avoir un ou plusieurs quatre pattes en entreprise serait un facteur de diminution de l’absentéisme des salariés et augmenterait même leur productivité”.

 

Un accueil qui ne peut être que concerté

Le code du travail n’interdit pas la présence d’animaux sur les lieux de travail. Aucune loi ne donne un cadre clair. C’est donc une autorisation de principe. Les employeurs sont libres d’autoriser ou non leurs salariés à venir au travail avec leur animal de compagnie. Elles doivent cependant recueillir l’avis des salariés et des organes d’action social de type CSE, comité social et économique. Elles peuvent aussi, de manière concertée, définir le cadre d’accueil ou de présence d’un animal domestique, via leur règlement intérieur. Bien évidemment, dans certains cas, la présence des animaux peut être incompatible avec l’activité pour des raisons de sécurité ou d’hygiène notamment dans certaines administrations publiques, dans des entreprises de l’agro-alimentaire, dans certains établissements de santé (mais qui n’a pas vu déjà les bienfaits de certains animaux en Ehpad, dans des services de cancérologie etc. Par ailleurs, les personnes en situation de handicap peuvent être accompagnées de leur chien guide ou d’assistance au terme de la loi n° 87-588 du 30 juillet 1987. Dans le site de Hujer avocats, en janvier 2024, 7 % des employeurs autorisent la présence d’animaux, “et cette proportion monte à 19 % lorsqu’il s’agit de chiens de petits gabarits (moins de 10 kg). Au sein de la Cocotte minute tiers-lieu, cette adoption a été discutée et la “parentalité” s’organise au quotidien, chacun donnant son avis sur la nourriture, l’aménagement de ses espaces de vie (heureusement il a un accès à l’extérieur).

Cahuète est devenu un moyen de repositionner la place du débat démocratique, la question de la gouvernance dans une organisation sociale. Et vous savez quoi ? C’est passionnant ! Les plumes et les poils cohabitent au-delà de leurs différences !!

Cet article a été rédigé par dans le cadre de la rubrique Faire autrement animée par  Sabine Andrzejewski, Rose Médoc dans le cadre d’une démarche partagée avec le Journal du Médoc pour faire de l’information locale autrement.

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