Portraits

Femmes médocaines remarquables

Classement par ordre alphabétique sur le nom de famille.

remarquable... qui se distingue par ses qualités, ses actions, ses engagements

célèbre ou non


Jeanne Alberte Allard ou Sœurette Allard

Poétesse médoquine


Née le 23 juillet 1920 à Vendays-Montalivet

Décédée le 20 avril 2010 à Vendays-Montalivet

 

En 1978, sœurette se retrouve avec quelques amis pour parler la langue des anciens, le patois occitan.

En 1998, ils créent Los Tradinaires. Parce qu’une langue qui ne se parle plus disparaît, ils ont souhaité la conserver, grâce à des textes anciens traduits et à des textes écrits par elle-même.

 

"Jeanne Alberte Allard, dite soeurette, fut la muse inspirée et infatigable animatrice des Tradinaires qui lui rendent un bel hommage en faisant paraître aux Editions de l'Estuaire, cet épais et bel ouvrage réunissant ses poèmes et récits écrits entre 1979 et 2008 et dont beaucoup n'avaient jamais été publiés.

 

Une œuvre importante et émouvante qui nous parle sans emphase de sa presqu'île intérieure, de son univers immédiat, de ce monde particulier qu'est le Médoc, mais qui, en même temps, sous la plume de l'auteur, révèle toute son épaisseur et finalement son humanité. Une œuvre qui évoque ces petits riens de la vie ordinaire, les sentiments qui la traversent, ces minuscules bonheurs d'un jour, du temps qui court...

Autre source d'inspiration littéraire : la vie du village.

Et soeurette déroule toute une panoplie de portraits de personnages pittoresques et attachants qui ont marqué sa vie, les charbonniers, le marchand de chansons...

 

Non moins plaisantes et captivantes sont ses histoires de bêtes racontées avec humour et tendresse.

Mais les poèmes et récits les plus accomplis et profonds de l'œuvre de Soeurette sont ceux qui expriment ses pensées intimes et secrètes. Une leçon d'humanisme simple s'en dégage."

 

A ma hinestra est référencé dans la BNF - bibliothèque nationale de France.

 

Le vin du Médoc !

Sang de la terre, des cailloux, des raisins, sur les rameaux de vigne que le soleil caresse

Du plus loin que l'on soit, ton nom chauffe le coeur

Et mouille les lèvres si l'on te voit en rêve. Lo vin dau Medoc Medoc !

Sang de la Terra, das calhaus, das radims

Sus las astas de vinha que lo sorelh parona,

De pus lonh que l'om este, ton nom cauha lo cor

E molha los balots se l'où te vei en reive.

 

 

Dans la chaleur de juin

 

Tiède, l'après-midi s'étire

Dans l'herbe flétrie.

Les fleurs remuent la tête, se saluent !

Les libellules, aides, ne volent plus,

Elles sont comme suspendues à un fil !

 

Au loin, venant de la cousteyre fraîche

On entend les clochettes pendues

Au cou des vaches, tinter.

La voix du vacher appelant le troupeau

Est couverte par celle du chien labrit.

 

Dans cette douceur de la nature entière

Qui se rafraîchira au gré de la marée

L'on sent, exhalée de fort loin

Une odeur de résine, mêlée

A la salinité de l'eau et du sable chaud.

https://data.bnf.fr/17898202/jeanne_alberte_allard/

Chroniques médoquines (2018-2021), Christian Coulon, Poches Confluences // histoire, éditions confluences, juin 2021


Jeanne Baudray ou Ginou

Militante, engagée, maire de saint-Vivien de Médoc


Née le 15 novembre 1923 à Saint-Vivien de Médoc

Décédée le mercredi 13 avril 2016 à Saint-Vivien de Médoc

 

Féministe, elle défend la place des femmes dans le monde rural et prend une part active en s’engageant dans la vie politique.

 

Conseillère municipale de Saint-Vivien de Médoc en 1977, premier adjoint en 1983, elle devient la première femme maire du Nord-Médoc en 1994. Elle quitte cette fonction en 2008.

 

Elle s'était engagée dans l'armée où de 1944 à 1946 elle fut affectée à la 3ème Région Aérienne en qualité de secrétaire et termina avec le grade d'aspirant. En Avril 1945, elle sert de guide dans le marais médocain lors de l'offensive de la Brigade Carnot pour la libération du Nord Médoc et la réduction de la poche du Verdon.

 

 

En 1999, elle reçoit les insignes de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Elle était fière d’avoir reçu de sa Majesté la Reine d’Angleterre, une distinction honorifique de Member of the Order of the British Empire pour services rendus pendant la guerre et aux commémorations pendant de longues années, récompensant son engagement dans « Frankton souvenir » où elle fut l’un des témoins et acteurs.

 

Elle fut Présidente d'Honneur et adhérente de l' UNC - Union nationale des combattants du Canton de Saint Vivien de Médoc.

 


Marie Joséphine Caprais de Carrère

Sœur Maria, fondatrice du premier hôpital de Lesparre


Née le 20 octobre 1830 à Salles-Adour

Décédée le 23 mai 1906 à Lesparre-Médoc

 

Soeur Maria est la fondatrice de l'hôpital Saint-Léonard de Lesparre-Médoc.

L’Abbé Lafargue relate son histoire dans un livre paru en 1906 Soeur Maria, fille de la Charité.

 

Marie-Joséphine Caprais de Carrère entre dans la congrégation de Soeurs de Saint-Vincent de Paul à l’âge de 18 ans, en 1848. Après son noviciat à Paris, elle est envoyée à l’hôpital bordelais Saint-André pour travailler à la pharmacie.

En 1867, elle est nommée à Lesparre, supérieure d’un hôpital cours de Saint-Trélody, créé grâce aux engagements de la mairie à transformer trois maisons données par une notable locale. Mais la mairie ne réalise pas les travaux. L’hôpital reste une maison de secours, inadaptée et insalubre. Soeur Maria est rappelée par sa congrégation.

Elle réussit cependant à convaincre ses supérieures de ne pas abandonner le projet. Elle organise une souscription auprès de notables locaux, de députés, de conseillers généraux notamment pour trouver les financements nécessaires à la création d’un véritable hôpital à Lesparre. Le comité qu’elle est parvenue à constituer vote l’acquisition d’autres bâtiments, le Domaine de Saint Léonard.

 

En 1876, les religieuses et les malades s’installent dans ce nouvel Hôpital-hospice de Saint-Léonard qui est officiellement reconnu par un décret signé du président de la République Patrice de Mac Mahon.

 

Soeur Maria est nommée économe de l’hôpital.

 

Elle était également en charge d’un orphelinat adossé à l’hôpital qui accueillait une trentaine de jeunes filles et pour lequel elle était allée chercher des financements auprès de la famille médocaine Heine, d’abord la mère, Marie Amélie puis la fille, Marie-Louise. Une autre femme remarquable par ses engagements en faveur des enfants, de la formation des infirmières et de l’organisation des secours notamment pendant la guerre. 

 

Soeur Maria est quant à elle restée, jusqu’à sa mort en 1906 à Lesparre, fidèle au secours des Médocains et des orphelines.

 

 

 

Quarante-six Médoquin(e)s parmi d’autres, natifs ou d’adoption (1725-1955) Les petites monographies - Société archéologique et historique du Médoc.

https://sahmedoc33.com/


Maïtena Douménach ou Marie Laforêt

La fille aux yeux d'or - Chanteuse - compositrice - actrice - galeriste - écrivaine


Née le 5 octobre 1939 à Soulac sur mer

Décédée le 2 novembre 2019 à Genolier en Suisse

 

Maïtena Douménach dite Marie Laforêt a chanté "mon pays est ici" en hommage à Soulac sur mer où elle est née.

"Mon pays est ici

Dans le bruit de l'océan

Mon enfance recommence

Mon pays est ici

Quand les soucis me harcèlent

Vite, à tire d'aile

Je retourne au pays

Vers la plage de fin sable blanc

Et vers le rivage, face à Cordouan".

 

Elle est la fille de Jean Eugène Douménach (1909-1983), polytechnicien, mathématicien et chercheur au CNRS et de Marie Louise Saint Guily (1912-1993), femme au foyer. Elle a été élève du "cours simon".

A 20 ans seulement, elle remporte le concours « Naissance d'une étoile », organisé par Europe 1, en 1959. Puis elle enchaine avec le film "Plein soleil" réalisé par René Clément sorti le 10 mars 1960, dans lequel elle incarne Marge Duval au côté d'Alain Delon.

En 1961, elle épouse le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco qui la fait tourner dans deux films : La Fille aux yeux d'or d'après le roman d'Honoré de Balzac et Le Rat d'Amérique, d'après celui de Jacques Lanzmann avec un autre chanteur-comédien, Charles Aznavour. 

 

La période située entre 1968 et 1972 est riche et authentique sur un plan artistique. C'est également à cette époque qu'elle signe ses textes sous le pseudonyme de Françoise They. Sur les planches, l’actrice s’illustre dans le rôle de Maria Callas en 1999, à l’affiche de Master Class qui lui vaut une nomination au Molière de la meilleure comédienne. Elle participe également à l'émission de Laurent Ruquier "On va s'géner" sur l'antenne d'Europe 1.  Elle décède le 2 novembre 2019 à l'âge de 80 ans d'un cancer des os généralisé à Génolier en Suisse.

 

 


Nadine Ducourtioux

Femme politique locale dans l'aide sociale


Née le 27 décembre 1942 à Aulnay-sous-bois

Décédée le 26 août 2022 à Arsac

 

Maire de la commune d'Arsac de 2020 à 2022.

Femme engagée et dynamique, mariée, mère de deux enfants et grand-mère de quatre petites-filles, Nadine Ducourtioux a toujours été très impliquée dans l’aide sociale et restera connue pour sa compassion et son écoute.

 

Elle a aussi été présidente du conseil d’administration de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de la Gironde durant deux mandats, puis cinq en tant que vice-présidente.

 Arrivée dans la région en 1973, grâce à la décentralisation de l’Aérospatiale. En cherchant un logement, elle a eu un coup de cœur pour une maison arsacaise des années 1800 et pour l’environnement de la commune.

 

 

 


Christiane Lecoq

Pionnière du naturisme


Née le 6 avril 1911 à Tourcoing

Décédée le 24 décembre 2015 à Chatou 

Christiane Lecocq a créé avec son mari Albert, le centre de vacances naturistes de Montalivet, le CHM Monta, en 1950 et porté les valeurs naturistes en créant la fédération française de naturisme FFN en 1953 dont l’acte de fondation est signé à Montalivet.

 

"Si la France est aujourd'hui la première destination naturiste mondiale, avec 3,5 millions de pratiquants, dont plus de 1,5 million de Français, elle ne peut nier que c'est notamment grâce à elle !", précise Armand Jamier, président de la FFN, sur le site de la fédération.

 

Christiane arrive au naturisme par hasard ! Ouvrière dans une entreprise de lainages à Tourcoing, elle accepte l’invitation de jeunes de son âge à aller faire du sport sans savoir qu’ils pratiquaient nus. Elle découvre le naturisme, prend son adhésion au club et automatiquement elle devient abonnée à une revue naturiste. C’est par ce biais qu’elle rencontre Albert son futur mari, journaliste et militant. Ils s’engagent ensemble dans une aventure pour dire que le naturisme est avant tout un art de vivre autour d’une nudité partagée dans le respect de soi même, des autres et de l'environnement. Ils aspirent à faire tomber les barrières sociales et vivre en liberté, de corps, comme d'esprit.

 

 

Centre historique du naturisme européen, le CHM Monta est longtemps présenté comme un modèle. De 1950 à 1954, le Centre Hélio-Marin de Montalivet est géré via une association de type loi 1901.

La structure se transforme en société anonyme en raison du caractère commercial de plus en plus marqué, avec la Société de financement des centres de nature » SOCNAT, sans perdre le caractère social et familial du naturisme mis en avant par le couple Lecoq.

En 1999, la SOCNAT est rachetée par un investisseur immobilier non-naturiste. Depuis, des investisseurs se succèdent.

 

Un musée installé dans leur bungalow au sein du CHM retrace leur histoire et celles des valeurs qu’ils ont portées. Ce bungalow est devenu un lieu de rassemblement pour les associations naturistes souhaitant conserver la mémoire de ce centre chargé d’une histoire singulière.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/CHM-Montalivet#cite_note-12 https://www.sudouest.fr/economie/social/christiane-lecocq-la-pionniere-du-mouvement-naturiste-est-decedee-7994336.php http://ffn-naturisme.com/ https://www.facebook.com/584311695322846/posts/1004657599954918/


Henriette Léontine Lafranque

Institutrice en Médoc - Militante féministe locale et nationale


Née le 11 février 1869 à Bordeaux

Décédée le 7 avril 1951 à Paris

Entrée dans l’enseignement en 1887, elle est nommée en 1896 à Lacanau pour y diriger l’école de filles. Elle épouse Marcel Lafranque à Lacanau. Lui-même instituteur à Vendays, elle le rejoint pour continuer à y enseigner. En 1901, ils sont tous deux nommés conjointement à Margaux. Ce sera leur plus long poste.

 

Durant cette même période, Henriette adhère à un groupe féministe girondin qui a été créé en 1910. Elle devient avec son mari, un couple d’instituteurs militants.

Lors du 3ème congrès du mouvement en 1913, les revendications principales portent sur la défense des intérêts des institutrices lésées par rapport à leurs équivalents masculins, l’instauration d‘un régime mixte dans les écoles rurales, l’ouverture des postes de direction aux femmes, l’égalité de traitement entre instituteurs et institutrices.

Le 15 janvier 1914, Henriette est nommée secrétaire générale du groupe girondin. Elle a la charge de modifier les statuts du groupement.

 

Henriette organise le rapprochement avec le mouvement des suffragettes et porte une réflexion sur le thème de la coéducation. Elle met également en place une enquête sur le travail des femmes dans le Sud-ouest et traitera plus particulièrement le cas des institutrices qui portent le rôle de secrétaire de mairie dans le contexte de la Grande Guerre. Elle milite activement pour le renforcement de l’éducation civique des femmes.

 

Henriette Lafranque écrit également des poèmes. Certains sont publiés dans la revue La femme de France.

 

Quarante-six Médoquin(e)s parmi d’autres, natifs ou d’adoption (1725-1955) Les petites monographies - Société archéologique et historique du Médoc.

https://sahmedoc33.com/


Anne-Marie Garat

Écrivaine


Née le 9 octobre 1946 à Bordeaux

Décédée le 26 juillet 2022 à Paris

 

Descendante de forestiers du Béarn, de vignerons du Médoc et d’une paysanne valaisanne en Suisse, elle a puisé dans son histoire personnelle ainsi que dans le paysage d’estuaire de la Gironde, ses vases et ses îles, son horizon atlantique les principaux motifs autobiographiques de son œuvre.

 

Elle publie de nombreux romans, en recourant à tous les genres littéraires. Elle revendique la fiction comme représentation vraie, elle incline à penser que la littérature n’a pas de sexe mais un genre (très humain) et qu’elle est plus que jamais un art de l’inquiétude, propre à la connaissance de soi et du monde.

 

Elle milite en divers lieux pour la lecture des œuvres littéraires, convaincue que le capital imaginaire est un bien sans pareil, et sa transmission une question politique.

 

En 2020 sort le roman “La nuit atlantique” “où la narratrice saisit peu à peu le sens de son attachement à un Médoc brut et odorant, entre mer, forêt et estuaire. Elle extirpe de ses émotions leur sens originel. 

 

Cela donne des pages éblouissantes qui mériteraient le qualificatif de «paléo-poétiques», selon Isabelle de Montvert-Chaussy, Sud-Ouest

“L'incertitude et les dangers de ce paysage font remarquablement écho à ceux où se débat ce beau personnage de femme” pour Bruno d’Epenoux de Télé Z.

Elle livre aussi dans "Humeur noire", un virulent plaidoyer contre le rapport de Bordeaux à son histoire, l'amnésie ou le mensonge collectif, le très actif et toxique déni du passé esclavagiste et colonial. Réflexion qui interroge aussi et autant son propre rapport, intime et conflictuel, à sa ville natale, à son appartenance et donc à son enfance, sa famille, sa propre trajectoire.

 

Prix littéraires :

Les Mal famées, Prix Marguerite-Audoux, 2001.

Istvan arrive par le train du soir, Prix Thyde Monnier, 1999.

Aden, Prix Fémina, Prix Renaudot Lycéens, 1992.

Chambre noire, Prix Alain-Fournier, 1991.

L’Insomniaque, Prix François-Mauriac, 1988.

 


Philippine de  Rothschild

Viticultrice, comédienne, femme d'affaires

La reine du Médoc...


Née le 22 novembre 1933 à Boulogne-Billancourt

Décédée le 22 août 2014 à Paris 14éme

 

Comédienne sous le nom de scène de Philippine Pascal, et principalement de théâtre notamment à la comédie française, Philippine de Rotschild commence à se consacrer aux affaires familiales du célèbre Château Mouton Rothschild, à la demande de son père dans les années 1980.

 

A la mort de celui-ci en 1988, elle abandonne sa carrière théâtrale pour reprendre complètement les rênes de Château et de la société vinicole de Pauillac, dans sa famille depuis 1853. Elle obtient des résultats enviables, puisque le chiffre d'affaires est multiplié par 2,5 entre 1988 et 2014, atteignant 188 millions d'euros. Elle modernise également la société et poursuit la tradition paternelle de faire dessiner les étiquettes des bouteilles par des artistes célèbres.

Passionnée d'art et de culture, elle continuera d'apporter son soutien à de nombreux auteurs.

 

Présidente du conseil de surveillance et actionnaire majoritaire de la société familiale Baron Philippe de Rothschild, elle était à la tête d’un empire viticole qui employait plus de 300 salariés dans le Médoc.

 

Philippine de Rothschild était Officier de la Légion d’Honneur et Officier des Arts et Lettres.